Comprendre son comportement alimentaire pour pouvoir l'adapter
Le comportement alimentaire d'une personne est influencé par son environnement, ses habitudes, son état émotionnel… Marie Anne Talleux, responsable développement programme, nutrition et santé chez WW, nous éclaire sur ces différents facteurs et nous explique quelles habitudes privilégier pour adopter une alimentation saine.
WW. Par définition, qu'est-ce que le comportement alimentaire ?
Marie Anne Talleux. Le comportement alimentaire est le terme technique utilisé pour désigner l'ensemble des conduites d'une personne vis-à-vis de sa consommation d'aliments. La principale fonction de ce comportement est d'assurer l'apport en énergie et nutriments nécessaires au fonctionnement de l'organisme. Il est finement régulé et contrôlé par notre système nerveux. Il existe deux sortes de stimulations. Les stimulations internes, celles qui déclenchent la faim physiologique, et les externes, celles qui sont liées à l'heure du repas ou à l’environnement par exemple, et qui peuvent nous inciter à une prise alimentaire sans faim.
Le comportement alimentaire doit-il être surveillé lorsque l’on veut perdre du poids ?
L’alimentation a forcément une influence sur la prise ou la perte de poids mais notre comportement alimentaire en tant que tel n'a pas à être « surveillé », puisque notre organisme est naturellement capable de s'auto-réguler. Cependant, de nombreux autres facteurs peuvent l’influencer et agir sur le poids. Par exemple, dans notre société dite « organisée », nous apprenons dès l'enfance à adapter notre comportement alimentaire à notre environnement à travers les horaires des repas, les choix d'aliments, le nombre de repas par jour, etc. À terme, cela peut entraîner une perte de notre capacité à ressentir la faim ou la satiété, puisqu'au final, chacun développe des habitudes de repas compatibles à son style de vie.
Y-a-t-il d’autres facteurs qui peuvent interférer avec le comportement alimentaire ?
D’autres facteurs entrent en effet en jeu. Il y a tout d'abord des facteurs génétiques, mais aussi des facteurs psychologiques comme l'état émotionnel et le stress, des facteurs sociaux également liés aux normes sociales comme le fait de prendre le repas seul ou avec des proches par exemple. Enfin, il y a les facteurs environnementaux qui sont liés à la proximité et à l'accessibilité de la nourriture autour de nous. Bref, vous l'aurez compris, la notion de comportement alimentaire est plus que complexe !
Que se passe-t-il si notre comportement alimentaire est perturbé ?
Notre comportement alimentaire peut être déséquilibré par les différents facteurs dont on vient de parler. On parle alors de troubles du comportement alimentaire, appelés aussi TCA, qui peuvent entraîner une sur- ou une sous-alimentation. On peut citer par exemple le grignotage excessif ou, de manière plus extrême, la boulimie ou l'anorexie. Les TCA peuvent entraîner des problèmes de santé de type carence, anémie, perte ou prise de poids, troubles neurologiques, anxiété sociale, dépression, autoflagellation, isolement social, etc. Dans tous les cas, WW n’est pas adapté en cas de TCA. Nous recommandons un suivi par un professionnel de santé spécialisé dans ces troubles.
Est-ce qu’on peut améliorer sa relation à la nourriture ? Avez-vous des conseils à partager ?
Le meilleur conseil que je peux vous donner est de vous écouter ! C'est-à-dire manger quand vous avez faim et arrêter quand ce n'est plus le cas. Cela peut être difficile au début mais vous pouvez faire une pause après avoir mangé quelques bouchées de ce qu’il y a dans votre assiette, et ainsi de suite, jusqu'à ce que vous n’ayez plus faim. Le fait de faire une pause vous permet de prendre conscience de votre faim et de vos sensations. Vous pouvez aussi prendre en considération le temps que vous mettez à manger. Idéalement, le temps minimum est 20 minutes, car c'est le temps nécessaire pour que le signal de satiété se déclenche et envoie au cerveau le message signalant que l’estomac est plein. Ensuite, il est important de manger en pleine conscience, sans perturbation extérieure, telles que les écrans par exemple, car il est essentiel de prêter attention à son assiette, pour bien mastiquer et profiter de la saveur et de la texture des aliments. Autre conseil : se servir de petites portions. Parfois, on a les yeux plus gros que le ventre et on se sert une grosse assiette pour finalement avoir du mal à finir… Pour cela, vous pouvez utiliser de la vaisselle plus petite, voire même des assiettes à dessert !
Vous parlez beaucoup de satiété, de rassasiement mais comment savoir quand s’arrêter de manger ?
La satiété peut varier selon les personnes. Cela peut être, par exemple, une sensation de plénitude, une sensation de saturation ou une perte de plaisir. Avant de commencer à manger, n'hésitez pas à vous demander « Ai-je vraiment faim ? » ou « est-ce que j'ai envie de manger par ennui / parce que je suis déprimé(e) / stressé(e) ? » Si vous vous rendez compte que finalement, vous n’avez pas vraiment faim, trouvez des stratégies pour détourner votre attention de la nourriture. Par exemple, si vous vous ennuyez, privilégiez une balade, attrapez un magazine ou essayez-vous au tricot !