Les risques du régime cétogène
Selon Google, le régime cétogène était celui qui a suscité sur Internet le plus grand nombre de recherches en 2018. Sa popularité semble proportionnelle aux quantités de matières grasses qu'il préconise. Mais cela le rend-il parfaitement sûr pour autant ?
D'après le classement et l'évaluation des régimes réalisés par l'U.S. News & World Report en 2019, la réponse serait : 'Pas très sûr'. Sur les 41 régimes examinés par un jury d'experts d'envergure mondiale, le régime cétogène n'arrive qu'à la 38e place ex aequo, avec un 'score de sécurité' de seulement 1,9 sur 5, soit le plus mauvais résultat dans cette catégorie. Pas de bon augure…
L'une des principales préoccupations du jury porte non seulement sur les carences nutritionnelles, mais également l'abondance de matières grasses et le fait qu'il ne fasse aucune distinction entre les acides gras saturés (malsains, à éviter) et saturés (bien plus recommandables).
Les glucides étant bannis de ce régime, la satiété doit donc provenir des graisses, ce qui pousse l'organisme à passer en cétose. Il doit alors puiser son énergie de la combustion de graisses et de glucose provenant des glucides.
Les effets à long terme du régime cétogène sur la santé sont toujours en cours d'analyse. Globalement, on le déconseille aux personnes souffrant d'affection aux reins et au foie ; le jury n'est pas non plus certain des risques ou des avantages pour la santé des personnes souffrant de maladies cardiovasculaires ou de diabète de type 2…
Une étude publiée en 2018 a montré une relation entre les régimes pauvres en glucides et une espérance de vie plus réduite ; une autre a confirmé quelques faits relatés aux risques potentiels du régime cétogène. Voilà ce que l'on sait jusqu'à présent.
Les effets secondaires du régime cétogène
Grippe céto
Si vous commencez un régime cétogène, vous risquez de connaître plusieurs symptômes similaires à l'état grippal, dont des maux de tête, une fatigue et des nausées, qui peuvent perdurer plusieurs jours ou quelques semaines. Tout le monde n'y est pas sujet, mais la grippe céto est un effet secondaire direct du basculement de l'organisme vers un régime très pauvre en glucides. Elle explique pourquoi les gens éprouvent souvent tant de difficultés à en respecter les consignes au début.
Carences alimentaires
Le régime cétogène bannit de nombreux aliments nourrissants et riches en glucides, comme les produits entiers et certaines variétés de fruits et de légumes. La recherche a montré que les gens qui suivent ce régime courent un risque réel de connaître des carences sévères en vitamines et minéraux.
Acidose cétogène
Lorsque le corps passe en cétose, comme décrit ci-dessus, il produit des cétones à partir des dépôts de graisse et les exploite comme sources d'énergie, vu la pénurie de glucose. Les personnes en bonne santé produisent normalement suffisamment d'insuline pour éviter une surproduction de cétones. Pourtant, il existe un faible risque d'augmentation trop forte des quantités de cétones. Cela peut provoquer une pathologie dangereuse, appelée acidose cétogène, par laquelle la quantité d'acide présente dans le sang atteint une concentration toxique.
Dégâts aux vaisseaux sanguins
Une petite étude publiée en 2019 indique que quiconque suit un régime cétogène n'a nullement intérêt à en bafouer les consignes, même un seul jour. Tant en ce qui concerne les conséquences pour le métabolisme que pour la perte de poids, le régime cétogène pèche vraiment par manque de souplesse.
D'après cette étude, il semble qu'il produise en effet des dégâts aux parois des vaisseaux sanguins si après l'avoir suivi pendant au moins 7 jours, on consomme en un jour plus de 75 g de glucose (soit une petite portion de frites), à cause d'une hausse soudaine du taux de glycémie dans le sang. À plus long terme, les dégâts persistants aux vaisseaux sanguins dus au non-respect des seuils maxima de glucides peuvent augmenter les risques de dégâts aux organes.
Risques accrus de cancer des intestins
Comme le régime cétogène est riche en matières grasses et pauvre en glucides, et donc en fibres, on peut également supposer qu'il présente un risque accru de cancer des intestins si on le suit à trop long terme. Des recherches en laboratoire ont déjà montré que les régimes gras (et pauvres en glucides) augmentent les risques de ce type de cancer, changent la composition de la flore intestinale et diminuent la production d'acides gras volatiles, qui sont supposés apporter une protection contre le cancer des intestins.
Dérèglement cardiaque
Les résultats d'une grande étude publiée en 2019 et menée sur une durée de 20 ans montrent que les personnes qui suivent de façon conséquente un régime pauvre en glucides présentent des risques significativement plus élevés de développer une fibrillation auriculaire, c'est-à-dire un dérèglement du rythme cardiaque qui augmente les risques d'infarctus ou d'autres complications cardiovasculaires. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que les gens qui suivent un régime pauvre en glucide consomment moins de légumes, de fruits et de céréales, tout comme par le fait que des régimes gras peuvent provoquer un stress oxydant. Celui-ci implique des dégâts aux cellules et tissus sains du corps et est un facteur de risque de fibrillation auriculaire.