3 façons de convertir le stress en atout
On ne compte plus les ouvrages consacrés à la façon d'appréhender le stress. Même si l'on suit scrupuleusement les conseils et parvient à bannir tout stress, le faut-il vraiment ?
Eh bien non, assurent des psychologues. D'après une enquête menée en 20161, un certain niveau d'anxiété pourrait améliorer les prestations pour les tâches importantes."Judicieusement dosé, le stress s'avère stimulant", déclare Mary Alvord.2 "Avec à la clé, un état de vigilance accrue et plus d'énergie pour réfléchir ou agir. Mais c'est problématique lorsqu'il y en a trop. Et lorsque le stress devient chronique, cela peut mener à des migraines ou des maux de ventre, par exemple."
Mais alors, comment réprimer la crainte ressentie avant quelque chose d'important et comment la convertir en force positive ? Voici 3 façons d'y parvenir.
1. Convertir l'énergie en enthousiasme
Selon Jeremy Jamieson, professeur de psychologie américain, la frontière entre défi et menace est ténue. Si l'on pense pouvoir vaincre un obstacle, on se sent entraîné, encouragé à relever le défi. Mais si l'on craint l'échec, on le perçoit comme une menace.
Prenons le cas d'un skieur au sommet d'une forte pente enneigée. Si c'est un sportif avec plusieurs années d'expérience sur les pistes, le défi va décupler ses capacités et son enthousiasme. Si c'est un débutant, la terreur risque de le paralyser.
Selon Jamieson, cela s'explique par une réaction du système nerveux sympathique, c'est-à-dire la partie de l'organisme qui a des effets sur le rythme cardiaque, la respiration et la pression artérielle. Si le cœur du skieur chevronné va fonctionner de façon plus efficace, la pression artérielle du débutant, elle, va diminuer.
Plutôt que de se calmer pour maîtriser la peur, certains experts recommandent l'inverse : s'exciter. Une étude a montré que lorsque des gens doivent exécuter 3 tâches potentiellement délicates (un karaoké, une allocation publique et une interrogation en mathématiques), les résultats des personnes qui avaient reçu pour consigne d'être excitées et enthousiastes étaient meilleurs que celles à qui on avait demandé de rester calmes et détendues.3
"Une faible dose de stress peut donner plus de force", commente Alvord. "On pense alors en être capable et pouvoir réussir. Avec une dose élevée de stress, on est plutôt enclin à ne plus vouloir relever le défi ou à s'en croire incapable. Bref, il s'agit d'éviter plus que d'accepter."
2. Reprendre le contrôle de la situation
Si vous êtes confronté à un obstacle qui vous semble insurmontable, par exemple un délai qui approche à grands pas ou devoir préparer un travail important pour votre patron, faites un pas en arrière et essayez d'ébaucher une stratégie.
"Peut-être est-ce plus facile en saucissonnant la tâche en petites étapes ou en y consacrant plus de temps", commente Alvord. "Souvenez-vous d'avoir déjà réalisé des tâches comparables, que vous avez réussies. Celui qui se souvient d'une réussite antérieure gardera l'idée de ce succès, ce qui lui donnera de la force", déclare Alvord. Le message est donc : Fake it until you make it !
3. Soyez irrésistible
Selon Mary Alvord, on ne peut éviter d'être confronté à des choses ou événements tristes. On ne peut effacer le stress ressenti après un décès, un licenciement, la vente forcée de son logement. Mais, relativise Alvord, on peut rebondir et refuser d'endosser le rôle de victime. Même lors d'événements graves, comme la perte d'un emploi, il y a toujours moyen de faire quelque chose. Il suffit de se dire : "Je retrouverai un autre poste. Cela prendra peut-être du temps, mais j'y parviendrai."
L'essentiel est de ne pas tomber dans le défaitisme. Les personnes plus optimistes sont plus résilientes. "Cela ne revient pas à nier les événements négatifs, mais croire en un avenir positif malgré les aléas de la vie", commente Alvord.
Tout compte fait, le stress peut rendre plus fort. Et les 3 étapes précitées vous aideront réguler votre niveau de stress.
1. Social_Psychological and Personality Science.
2. Professeur en psychiatrie et sciences comportementales à la George Washington University School pour la médecine. et les sciences de la santé à Washington
3. Journal of Experimental Psychology, 2014.