Ton guide pour prendre une journée pour ta santé mentale sans culpabiliser
Tout le monde est d’accord pour dire que, lorsqu’on n’est pas en forme, on devrait rester à la maison. (Et il est même probable que tes collègues apprécieront.) Mais pour une obscure raison, on n’est « malade » que lorsqu’on a une blessure ou la grippe.
Cette fausse idée est dangereuse pour la santé, d’autant plus que les problèmes de santé mentale peuvent menacer notre santé tout autant qu’un virus. Selon la National Alliance on Mental Illness, les troubles de l’humeur tels que la dépression et les troubles bipolaires sont la troisième cause d’hospitalisation chez les personnes de 18 à 44 ans. Une maladie mentale augmente également le risque de développer d’autres maladies chroniques et peut même réduire notre espérance de vie, parfois de plusieurs décennies.
Pourtant, certain·e·s regardent d’un mauvais œil les personnes qui prennent un jour de congé pour leur santé mentale : « Parfois, j’ai l’impression qu’on assimile cela à de l’absentéisme scolaire », déclare Amy Morin, maître de conférences à l’Université Northeastern de Boston, et auteure de « 13 clés pour doper sa force mentale », qui poursuit : « Nous savons que le stress fait partie de la vie... et nous pensons que nous ne sommes pas assez forts pour faire face à la pression ».
Il est temps de changer cette attitude. Tout d’abord, il faut dire que lutter contre l’anxiété et la dépression n’est pas un signe de faiblesse — c’est normal. Chaque année, aux États-Unis, environ un adulte sur cinq souffre d’une maladie mentale telle que l’anxiété ou la dépression, selon l’Institut national de santé mentale — et ce problème peut avoir des répercussions sur tout, des performances professionnelles aux compétences parentales.
« J’encourage les personnes à voir le fait de prendre un jour de congé pour leur santé mentale comme une visite chez le médecin de famille », déclare le Dr Ken Yeager, directeur du programme Stress, Trauma et Résilience (STAR) au Wexner Medical Center de l’Université d’État de l’Ohio. « Rester en bonne santé mentale vous permet d’être au mieux de votre forme. »
3 façons de prendre une journée pour sa santé mentale sans culpabiliser
1. Prends congé au bon moment.
L’objectif d’une journée pour sa santé mentale est de réduire le niveau de stress et de revenir au travail (à l’école ou même aux tâches parentales) plus fort·e et en bonne santé. Avant d’appeler pour demander un jour de congé, réfléchis aux raisons pour lesquelles tu as besoin d’une pause. Évites-tu ton·ta supérieur·e ? Essaies-tu d’éviter une confrontation avec un professeur autoritaire ? Si la réponse est oui, tu devrais peut-être repenser tes plans, explique Amy Morin. « De telles situations ne sont pas nécessairement atténuées par un jour de congé », dit-elle. « Quand tu reviens, tu es toujours confronté·e aux mêmes problèmes ».
D’un autre côté, si tu es de plus en plus distrait·e au travail — parce que tu as des soucis d’argent et que tu ne peux pas t’empêcher de penser aux factures à payer, ou que tu as du mal à mener à bien un projet — ce sont des signes que tu devrais prendre un jour de congé, selon Amy Morin.
« Demande-toi si tu pourras "fonctionner" au travail ce jour-là », explique-t-elle. « Si tu es physiquement présent·e mais mentalement absent·e ou si ton humeur est telle que tu sentiras encore plus mal », alors tu devrais rester chez toi.
2. Optimise ta productivité.
« Prendre une journée pour sa santé mentale n’est pas la même chose que prendre des vacances », affirme le Dr Ken Yeager. « C’est un jour où tu prends congé parce que tu es conscient·e que tu es épuisé·e et que tu n’es plus pleinement performant·e. »
Selon lui, il n’existe pas un seul et unique plan : tu dois essayer ce qui te convient le mieux pour te rétablir. Pour certain·e·s, il s’agit de rattraper le sommeil, d’autres préfèrent assister à un cours de yoga ou prendre rendez-vous avec un médecin ou un·e thérapeute.
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Si tu as besoin d’une pause dans les tâches parentales, Amy Morin suggère de confier les enfants aux grands-parents, de t’offrir un massage ou de sortir prendre un verre avec des ami·e·s. « Réfléchis à la manière dont tu restes connecté·e à toi-même en tant qu’individu, au-delà de ton rôle de parent », dit-elle.
Tu pourrais également profiter de ce temps pour travailler sur certaines des choses de ta liste de choses à faire, que tu as remises à plus tard depuis un certain temps. Si tu as des problèmes financiers, essaie d’établir un budget ; si la maison est en désordre, prends quelques heures pour nettoyer la salle de bain et faire la lessive.
Ce qu’il faut éviter, explique Amy Morin, c’est de ne rien faire. (Ou pire, de rester devant la télé ou de regarder les photos de vacances de tes ami·e·s sur les réseaux sociaux). « Je n’ai encore jamais rencontré quelqu’un qui dise : "Je suis resté·e dans mon lit à regarder le plafond pendant 16 heures, et maintenant je me sens super bien" », explique-t-elle. « On a tendance à se sentir encore plus mal après. Si tu restes à la maison, tu devrais faire quelque chose qui te fasse te sentir mieux — pas seulement au moment même, mais pour les jours ou les mois suivants. »
3. N’en fais pas trop.
Prendre une journée pour sa santé mentale devrait t’aider à résoudre un problème, et non à alimenter des sentiments de culpabilité et d’anxiété. « Les personnes s’en veulent si elles pensent qu’elles n’ont pas fait bon usage de leur journée, ou que la journée est passée si vite qu’elles n’ont pas fait tout ce qu’ils avaient à faire », explique Amy Morin. Mais il n’est pas nécessaire d’avoir coché une douzaine de tâches sur la liste de choses à faire pour avoir le sentiment d’avoir accompli quelque chose, dit-elle.
Au lieu de surcharger ta journée de tâches, attaque-toi à certains de tes principaux facteurs de stress, qu’il s’agisse de trier des factures, de t’offrir un soin du corps ou simplement d’avoir du temps pour toi. « Nous avons tendance à surestimer la rapidité avec laquelle nous pouvons réaliser un projet », explique Amy Morin. « Essaie de faire une ou deux choses et profite du reste de la journée. »
Et ne te sens pas coupable de prendre congé : « La culpabilité s’installe lorsque tu n’accomplis pas ce que tu t’es fixé comme objectif », selon Amy Morin. « Dès que tu te sens mieux, la culpabilité disparaît. »