Comment trouver votre passion
« Suivez vos passions » est une phrase que nous entendons souvent, mais comment faire si vous ne savez pas trop ce qu’elles sont? Et qu’en est-il de découvrir sa « vocation »? Comment faire pour savoir que vous êtes appelé à faire quelque chose, c’est-à-dire votre vocation? Comment trouvez-vous exactement votre but dans la vie?
Si vous tentez de savoir ce qui vous passionne ou ce qu’est votre vocation, il pourrait être utile de connaître la différence entre une passion, un but et une vocation. Voici une manière de les définir :
« Votre but est ce que vous pouvez faire pour aider les autres en mettant à profit votre expérience et votre position unique dans la vie comme tremplin pour faire quelque chose de bien chaque jour. Votre passion est ce qui vous permet d’y arriver. Une vocation est cette voix intérieure qui ne vous quitte jamais et qui vous oriente vers votre passion », explique Janine Urbaniak Reid, autrice de The Opposite of Certainty: Fear, Faith and Life In Between.
Scott Miller, vice-président administratif à FranklinCovey et expert du concept Les sept habitudes des gens efficaces (The 7 Habits of Highly Effective People), explique le lien qui unit la passion, le but et la vocation.
« Je ne crois pas que ces notions sont synonymes, mais avec de l’effort et de l’attention, elles peuvent certainement s’entrecroiser. Bien souvent, vos passions se fondent sur vos aptitudes innées et acquises. Votre but est souvent lié à votre héritage et votre vocation peut être source d’une inspiration divine ou conçue sur mesure pour certains », affirme-t-il, ajoutant que trouver ces éléments dans sa propre vie est une expérience « profondément personnelle ».
Reconnaître ce qu’ils sont pour vous peut être une tâche ardue, mais parfois, ils sont sous vos yeux.
« Impossible d’ignorer votre passion et votre vocation une fois que vous savez ce qu’elles sont – peu importe les efforts que vous y consacrez –, même si elles vous effraient, sont un désagrément ou pourraient dévoiler qui vous êtes réellement… Il se peut que votre passion ou votre vocation se cache quelque part, mais elles sont bien là. Elles sont peut-être difficiles à voir jusqu’à ce que vous acceptiez de vous dire la vérité à vous-même et à ceux qui vous entourent. Vous devrez probablement sortir de votre zone de confort pour les reconnaître, que ce soit un désir inconscient de faire quelque chose ou une vérité que vous avez toujours sue, mais que vous aviez peur de pousser à fond », affirme l’autrice.
Étapes pratiques pour être à l’écoute de soi
Tout se résume à l’écoute de soi, ce qui semble simple, mais peut être terrifiant. Si vous avez de la difficulté à dévoiler au grand jour les passions et désirs qui se cachent en vous, ces étapes pratiques pourraient vous aider à y parvenir.
Surveillez votre propre discours.
« Tout le monde que je connais a des doutes, des peurs et des regrets », dit Mme Urbaniak Reid. « Ce n’est pas parce que vous n’avez pas trouvé vos passions que vous êtes passé à côté de votre vie. Chaque expérience que vous avez vécue jusqu’à maintenant vous a préparé à ce moment – votre moment. Vous vous suffisez à vous-même. Lorsque vous vous dites “Je ne peux pas…”, “Je suis trop…” ou “C’est trop tard pour…”, arrêtez-vous et rappelez-vous qu’il n’est jamais trop tard pour repartir à zéro et essayer quelque chose de nouveau. »
Explorez ce qui vous comble de joie.
Mme Urbaniak Reid suggère d’écrire dix activités que vous adorez faire ou qui vous attire, mais que vous faites rarement ou jamais, comme peindre, danser, écrire ou jouer d’un instrument. Puis choisissez deux éléments de cette liste à faire cette semaine qui suscitent en vous le plus d’enthousiasme.
« Donnez-vous suffisamment de temps pour vous préparer, mais responsabilisez-vous en les écrivant à votre calendrier et en parlant de vos plans à des amis proches ou à votre famille. Vous découvrirez vos passions ou votre vocation seulement lorsque vous essayerez de nouvelles choses et que vous prendrez conscience de ce que vous ressentez après », explique-t-elle.
Acceptez qu’il est normal de faire des erreurs.
« Vous avez peut-être essayé quelque chose et compris que ça ne vous convient pas. Je considère cela comme une victoire. Avoir peur d’échouer peut trop souvent faire en sorte qu’on a peur d’essayer », raconte Mme Urbaniak Reid.
Prenez du temps pour vous.
« Ma prière préférée dit “fais de moi un instrument de ta paix…”. Notre travail consiste à garder cet instrument libre de toute obstruction pour entendre clairement la voie qu’on nous donne, ce qui signifie prendre soin de soi, bien manger, faire de l’exercice, choisir un cheminement spirituel qui nous nourrit, se reposer, demander de l’aide et – toujours – appeler un ami et lui dire les vraies choses », explique-t-elle. « Les réponses viennent lorsque vous faites des choses simples pour vous rendre disponible à les accueillir. »
Mme Urbaniak Reid recommande de consacrer 10 minutes chaque jour à la méditation ou la prière : profitez de ce moment pour demander à être guidé et attendez en silence les réponses.
Faites le point sur vos rôles.
« Envisagez d’écrire tous les rôles que vous remplissez dans votre vie : mère/père, époux/épouse/conjoint, voisin, ami, membre de comité, cousin, partenaire d’exercice, associé au travail, etc. », recommande M. Miller. « Quels rôles vous apportent la plus grande joie? » Vous pouvez mettre de l’ordre dans ces rôles afin que vos décisions, votre calendrier et même votre compte bancaire reflètent les priorités dans votre vie.
Ignorez le bruit.
« Notre besoin impérieux d’obtenir l’approbation des autres est si présent et si subtil que nous n’en prenons même pas conscience lorsque cela influence nos désirs les plus simples », explique M. Miller. Pour découvrir ce que vous voulez, vous devez ignorer le bruit qui vous entoure.
« Passez moins de temps à regarder des images de belles maisons et de cours arrière irréalistes. Éloignez-vous du déluge de publicités non sollicitées sur ce qu’il faut porter, les endroits à visiter, les objets à se procurer. Mettez de la distance entre les personnes de votre vie qui veulent quelque chose de vous ou même pour vous. Écartez-vous de tout cela et soyez à l’écoute de vous-même. Que désirez-vous? De quoi avez-vous besoin? Que ressentez-vous? Ne créez pas de passion, de vocation ou de but en fonction d’une influence extérieure ou bien de l’idée ou de la suggestion d’une autre personne bien intentionnée. Faites ce que vous désirez et non pas ce qu’une autre personne désire pour vous, surtout si elle ne vous connaît même pas. »
Arrêtez de chercher.
Ce conseil peut sembler contre-intuitif, mais il pourrait en fait être bénéfique.
« Certaines personnes pensent avoir trouvé une vocation et lorsqu’ils l’annoncent aux autres, cela crée de fausses attentes ou une pression que vous devez trouver la vôtre », affirme M. Miller. « J’ai 52 ans et je n’ai aucune idée de ma vocation. Et je ne me sens pas moins digne à cause de cela. Cessez de chercher votre vocation : vivez vos passions, elles sauront vous apporter de la joie, du plaisir, un sens et un sentiment d’épanouissement. »
Lâchez prise.
« La vie est traversée de saisons. Elles vont et viennent. Pas tous les changements surviennent selon un horaire ou au moment où nous l’exigeons », dit M. Miller. « Parfois, lâcher prise sur les tenants et aboutissants permettra de rediriger l’effort sur l’écoute, c’est-à-dire écouter les signes qui prouvent que vous êtes prêt. »
Soyez à l’écoute de vous-même pendant les périodes difficiles
En ces temps d’incertitude et de difficultés financières dans le contexte de la pandémie de COVID-19, « être à l’écoute de soi-même » peut sembler risible. Mais prendre même un bref moment pour écouter votre voix intérieure fait partie de prendre soin de vous, un aspect essentiel en temps de grand stress ou lorsque vous dépensez beaucoup d’énergie à vous occuper d’autrui.
« En ce moment, il nous est impossible d’ignorer que nous sommes des êtres vulnérables vivant sur une planète fragile », selon Mme Urbaniak Reid. « La période dans laquelle nous vivons est à la fois terrifiante et – espérons-le – pleine d’espoir. Aborder notre propre mortalité a le pouvoir de mettre en lumière ce qui est vrai et ce qui compte. Cette vulnérabilité peut nous exposer au grand jour de la bonne façon. »
Tous ceux qui traversent une période difficile, comme faire face à la perte d’un emploi, composer personnellement avec la maladie ou soigner des membres malades de leur famille, pourraient penser qu’ils n’ont pas le temps de prendre du temps pour eux. Toutefois, il est possible de le faire en petites doses afin que vous preniez soin de vous tout en gérant le reste de votre quotidien.
« Le travail que vous accomplissez en ce moment – s’occuper des autres, persévérer dans les temps durs et essayer chaque jour même lorsque c’est difficile – est celui d’un héros », déclare Mme Urbaniak Reid. « Prenez soin de vous avec douceur. Reposez-vous quand vous le pouvez, faites une courte marche, buvez un verre d’eau bien frais, appelez un ami. »
Elle rappelle à toute personne qui lutte dans le moment que prendre soin de soi n’est pas un geste égoïste.
« Demandez-vous : est-ce que je vais bien en ce moment? Pas la semaine prochaine, pas dans deux ans, mais maintenant. Si la réponse est “Oui”, c’est un grand pas. Si la réponse est “Non”, inspirez profondément et expirez lentement. Parlez à un ami, adressez une prière ou une bonne intention. Parfois, vous avez seulement besoin de dire à quelqu’un à quel point c’est dur. »
Mme Urbaniak Reid se souvient d’une discussion qu’elle a eue avec un ami alors qu’elle traversait une période difficile. Son ami a répliqué : « Tu ne penses pas pouvoir le faire. Mais tu es en train de le faire. En ce moment même, tu y parviens. »
« Les mots sont simples, mais la leçon est percutante », dit l’autrice. « Le monde vit des circonstances difficiles, y compris bon nombre d’entre nous. Mais nous y parvenons. Vous y parvenez. Et nous traversons cette période un pas à la fois, en trouvant notre équilibre sur cette planète fragile, en tenant le coup et en laissant aller les choses, ensemble. »